Les 50 ans de la Patrouille de France

                                                                                                                                                                       Reportage photographique de Marc LLOPIS 

                                                                                                                   Recherche documentation de Arnaud et Florent DE BRITO 

 

 

 

C'est une simple patrouille de quatre avions, appartenant à la troisième escadre de chasse qui recevra la première son nom de baptême : "Patrouille de France" lors de sa présentation au meeting d'Alger, en 1953 où elle était en concurrence avec plusieurs patrouilles étrangères. Pendant dix ans, allant jusqu'à la mise en œuvre de douze appareils, ce flambeau sera transmis d'escadre en escadre, mais cette charge devenant trop lourde pour des unités opérationnelles, il est décidé en 1964 de créer une unité spé­cialisée dont ce sera la seule mission, installée sur la base de Salon, avec des Fouga Magister puis des Alphajets à partir de 1981.

 

Les neuf pilotes qui constituent aujourd'hui cette Patrouille de France ont tous été volontaires puis sélectionnés au sein des esca­drons de chasse qu'ils rejoindront pour la plupart après trois ans à Salon pour les équipiers et deux pour le leader. Ce sont main­tenant de vrais professionnels faisant deux séances d'entraînement par jour.

C'est donc une patrouille partiellement renouvelée qui, chaque année, a l'honneur et le privilège de préparer et de réaliser ses pres­tations, parcourant la France et monde pendant six mois. Elle devient ainsi la vitrine de l'Armée de l'Air, apportant partout le

témoignage de la qualité de ses avions et du niveau d'entraînement de ses personnels.

Entourés de spécialistes hautement qualifiés qui garantissent la disponibilité des appareils et soutenus par des épouses motivées ils constituent une vrai "famille" étroitement soudée et consciente de l'importance de sa mission. Alliant alors l'audace à l'esthétique et la fougue au panache, les pilotes vont enchaîner pendant vingt minutes les figures les plus variées au cours d'un ballet aérien à la fois souple et harmonieux, avec une telle assurance qu'elle peut donner l'illusion de facilité. Ce serait méconnaître l'intensité de la concentration des pilotes avant et pendant chaque vol, la rigueur absolue im0osé à chaque changement de formation et la conscience qu'ils ont de leur responsabilité car l'erreur n'y est pas admise et chacun se sait maître du destin de tous.

Sans jamais se laisser griser par le succès ni l'enthousiasme des foules, ils partagent ensemble le plaisir de la réussite. Ils pensent déjà au vol du lendemain.

Quelle fierté pour un grand ancien de pouvoir applaudir, cinquante ans après le meeting d'Alger, une aussi prestigieuse démonstration, fruit du courage, de la détermination et de l'enthousiasme d'une jeune équipe toujours animée de la même passion, à l'image de toutes celles qui l'ont précédé, celle du Commandant Giraud et sa patrouille 2003.

Général P. Delachenal

Leader 1953

 

Un extrait du plateau statique où l' Armée de l' Air avait envoyé les principaux types d'appareils qu'elle met en oeuvre 

Vue sur l'ensemble des appareils de l' Armée de l' Air Française Mirage 2000  C Mirage 2000 N
Mirage F1 C Sepecat Jaguar Epsilon

 

Les différents types d'appareils décorés aux couleurs de la Patrouille de France 

Republic F-84 G Thunderjet Republic F-84 G Thunderjet Republic F-84 G Thunderjet
M.D. 450 Ouragan M.D. 450 Ouragan Mystère IV A
Fouga Magister Fouga Magister Alpha Jet

Historique  

En 1934, les présentations aériennes se multiplient avec toujours un grand succès. Les Morane 230 sont remplacés par des Morane 225 plus puissants. En 1937, la Patrouille quitte sa base d'Etampes, pour s'installer à Salon de Provence. La Patrouille d'Etampes deviendra la Patrouille de l' Ecole de l'air. En 1938, la formation de nouveaux équipiers permet la constitution de 3 patrouilles plus un individuel. La Patrouille d' Etampes est issue de l'école de perfectionnement au pilotage. 

Lorsque des patrouilles étrangères équipées d'avions de chasse se déplacent en France, il naît, dans l'esprit des décideurs, l'idée de leur opposer des "aviateurs pilotes de chasse", possédant une représentativité qui valorise le savoir-faire militaire. Au mois d'avril 1934, l'état major de l'Armée de l'air demande au commandant de la 7ème escadre, basée à Dijon, de désigner trois pilotes du groupe de chasse 1/7, équipé de Morane 225 pour suivre un entraînement particulier. Le Commandant Weiser choisit trois sous-officiers Barrio, Bertrand et Rebière. Ils se rendront à Etampes, ou ils bénéficieront de l'émulation due à la proximité de la Patrouille d'Etampes du lieutenant Fleurquin. Le spectacle est roi, et tout doit être conçu pour le spectacle. Pour manifester un maximum d'originalité  il passe de trois à neuf appareils, puis rapidement à dix-huit (neuf MS 225 du G.C 1/7, et neuf Spad 510 du G.C. 2/7). La Patrouille de Dijon devient le "Cirque Weiser".

Le Lieutenant-Colonel Weiser quitte Dijon en 1938, le "cirque" ferme ses portes. En 1947 le Ministère de l'air décidait de créer une "Escadrille de présentation de l'Armée de l'air" et de la confier au Capitaine Perrier qui, avec ses douze Stampe SV4A, devait participer à toutes les manifestations nationales et internationales. Il était dit cependant que l’hélice avait fait son temps. Dès octobre 1950, on s'interroge sur la possibilité de doter la patrouille d' Etampes d'avions à réaction . Certains pilotes d'ailleurs ont déjà volé sur le "Fouga Cydope" avec un réacteur de faible puissance, ce qui ne les a pas empêchés d'exécuter la gamme complète des figures. La preuve était faite que la vitesse des avions à réaction, l'espace aérien occupé par leurs évolutions, leur complexité apparente, sources des premiers doutes, n'empêchaient nullement la pratique de l'acrobatie. Il ne faut donc pas s'étonner de voir fleurir un peu partout des patrouilles acrobatiques dans les années 50-51 sur un matériel étranger qu'il s'agisse des avions britanniques De Havilland "Vampire" ou américains Republic F 84 G Thunderjet.  Quand sont apparus Vampire et F84, chaque unité souhaitait faire quelque chose de plus, sur ce matériel moderne, que les exercices traditionnels. La voltige s'offrait ainsi comme un dérivatif utile rompant la monotonie du travail d'entraînement et de formation. La grande liberté qui était alors laissée au niveau de l'escadre de l'escadron et même du pilote serait peut-être restée lettre morte sans la présence de fortes personnalités. 

Gauthier, Marias, Delachenal surent incontestablement profiter de cette autonomie pour créer leurs patrouilles. Cette liberté, laissée à chacun, explique qu'il n'existait alors aucune patrouille acrobatique officielle. La 4éme escadre avait sa patrouille de quatre Vampire à Friedrichshafen sous la conduite du capitaine Marias. Le lieutenant colonel Gauthier, commandant la 2éme escadre, avait monté une patrouille à sept avions. A Dijon encore, I' "Alsace" avait la sienne et Delachenal en avait fondé une au sein de son escadron, le 2/2 "Côte d'Or". Elle était alors composée de quatre Vampire… C'est en juin 1951 que pour la première fois de l'après guerre, une formation d'appareils de l'Armée de l'air effectuait une présentation au Salon du Bourget. L'émulation entre les escadres devait jouer à fond pour le choix de la patrouille qui irait au Bourget. Elles étaient équivalentes, équipées du même matériel et composées de pilotes ayant la même formation. Une sélection devait avoir lieu entre la 2ème et la 4ème escadre. 

Celle de Dijon se composait de sept avions, le capitaine Marias de la 4ème escadre constitua une patrouille à neuf. Cette patrouille continua à évoluer à Friedrichshafen et dans quelques meetings jusqu'à la fin de l'année 1951. La patrouille acrobatique de la 3ème Escadre de Reims ne devait pas tarder à reprendre le flambeau. Quand  le Commandant Delachenal y fut affecté en 1952, l'escadre se dotait de F 84G Thunderjet, appareil plus lourd, plus imposant et un peu plus rapide que le Vampire. Delachenal dût convaincre les sceptiques que ces avions plus puissants étaient parfaitement capables d'effectuer des présentations acrobatiques comme les Vampire. En juillet 1952, la 3ème Escadre fut désignée au dernier moment pour faire une présentation au meeting de Lyon. Malgré l'expérience du commandant Delachenal et la bonne volonté de ses trois équipiers, quelques séances d'entraînement en une quinzaine de jours ne permirent pas d'affronter, à armes égales, ces professionnels qu'étaient les Skyblazers qui opéraient pourtant sur le même matériel. Au début de l'année 1953 la patrouille de la 3ème Escadre se trouvant prête et volontaire obtint d'être la seule patrouille acrobatique française officielle de l'année. 

Les premiers meetings commencèrent et ce fut presque immédiatement la consécration d'Alger en mai 1953. N'ayant aucune raison de privilégier une escadre plutôt qu'une autre, le commandement décida de confier la responsabilité de la patrouille tous les ans à une escadre différente. La 2ème Escadre fut choisie la première car elle venait d'être dotée d'Ouragan et comptait parmi ses membres un leader tout désigné, le lieutenant Labaye, puisqu'il avait été l'équipier de Delachenal à l'époque des Vampire dans les années 1950-1951. En 1955, la 12ème Escadre de Cambrai, puis en 1956 la 4ème Escadre de Bremgarten assurèrent le spectacle toujours équipées de M.D. 450 Ouragan. Il convient de noter que cette année 1956 connaîtra l'existence d'une autre patrouille qui restera à la 12ème Escadre équipée dorénavant de Mystère IVA. La Patrouille de Bremgarten assurera tous les meetings sur le territoire français, celle de Cambrai sera chargée des présentations à l'étranger. 

En 1957, commence la belle époque du Mystère IVA qui durera jusqu'en 1963. La formation va rester à Dijon jusqu'en février 1962, l' escadre étant transformée sur Mirage III .La Patrouille quittait ainsi Dijon pour rejoindre la 7ème Escadre à Nancy- Ochey et voyait son effectif diminué à neuf puis cinq avions pour cause de restrictions budgétaires. Les charges croissantes de l'Armée de l'air, le vieillissement du Mystère IVA devaient conduire l' Etat-major de l'Armée de l'air à décider la dissolution de la patrouille Mystère IV en janvier 1964.

Cette dissolution allait créer une certaine émotion dans les milieux spécialisés, craignant une véritable disparition. La Patrouille de l'Ecole de l'air existait déjà depuis plusieurs années et s'était montrée excellente sur ses CM170 Fouga Magister. Par lettre message en date du février de cette même année, le ministre des Armées de que la Patrouille de l' Ecole de l'air s'appellera désormais "Patrouille de France". En 1966, elle reçoit des magister flambant neuf. La France, afin d'accroître le prestige de la patrouille, décide de passer de six à neuf avions. 

L'année 1970 verra la naissance de l'insigne officiel de l'unité. Il prendra place sur le flanc gauche des avions. En 1971, la décoration des avions est totalement changée. Le gris naturel de l'aluminium est entièrement peint avec une dominante bleu France. A la fin de l'année, il est décidé de présenter pour la saison 1972 une patrouille de onze avions. Cette formation évoluera également ainsi en 1973, mais dès 1974 la Patrouille de France retrouve l'effectif précédent, soit neuf appareils. 

1980 sera la fin d'une époque. Le Fouga effectue sa dernière saison. Dix sept ans de bons et loyaux services de cet élégant petit avion ont marqué la renommée de la Patrouille de France.

L'année 1981 sera donc la première de l'Alphajet. Il est décidé d'effectuer cette saison à sept appareils. Dès 1982, la formation se présente à huit, nombre maintenu jusqu'à présent.

 

 Les visiteurs après une visite au statique pouvait admirer le show aérien 

CAP 231

 passage du Noratlas " la grise "

Un touché de précision pour ce parachustiste de l' Armée de l' Air

 

 

La patrouille aérienne espagnole des AGUILA

Les AGUILA

Les AGUILA

Les AGUILA

Les AGUILA

Les AGUILA

 

 

 La Patrouille Suisse sur Tiger

La Patrouille Suisse La Patrouille Suisse La Patrouille Suisse
La Patrouille Suisse

 

La patrouille polonaise ISKRI 

La patrouille polonaise ISKRI  La patrouille polonaise ISKRI  La patrouille polonaise ISKRI 
La patrouille polonaise ISKRI 

 

 

La patrouille marocaine LA MARCHE VERTE

LA MARCHE VERTE LA MARCHE VERTE LA MARCHE VERTE
LA MARCHE VERTE LA MARCHE VERTE LA MARCHE VERTE
LA MARCHE VERTE

 

La patrouille anglaise des RED ARROWS

les RED ARROWS les RED ARROWS les RED ARROWS
les RED ARROWS

les RED ARROWS

les RED ARROWS

les RED ARROWS

les RED ARROWS

les RED ARROWS
les RED ARROWS les RED ARROWS les RED ARROWS

 

Le Sukhoi 26 de Xavier Lapparent et la patrouille des CARTOUCHE DORE

Le Sukhoi 26 de Xavier Lapparent

Le Sukhoi 26 de Xavier Lapparent

la patrouille des CARTOUCHE DORE

 

 

La patrouille italienne LES FRECCE TRICOLORI

LES FRECCE TRICOLORI

LES FRECCE TRICOLORI

LES FRECCE TRICOLORI
LES FRECCE TRICOLORI LES FRECCE TRICOLORI LES FRECCE TRICOLORI

 

La PATROUILLE DE FRANCE

La PATROUILLE DE FRANCE

La PATROUILLE DE FRANCE

La PATROUILLE DE FRANCE
La PATROUILLE DE FRANCE

La PATROUILLE DE FRANCE

La PATROUILLE DE FRANCE
La PATROUILLE DE FRANCE

 

Sources consultées : plaquette du cinquantième anniversaire, directeur de publication Stéphane SORRENTE, Directeur de la Communication : Laurent JAMANN , maître d'ouvrage : Denis MEUNIER-APPAF  et le Site internet de la Patrouille de France,  avec leur aimable autorisation

 

Tous nos remerciements au Colonel Jean-Marie Partiot - Officier relations extérieures - pour sa disponibilité et son aide.

 Pour toutes informations sur la Base Aérienne 701 vous pouvez visiter leur  site internet

 

 

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