La Chasse Brésilienne durant la 

seconde guerre mondiale en Italie

Carlos De Brito 

 SENTA A PUA  !           

 

 

LE BRÉSIL ENTRE EN GUERRE  

En janvier 1942 le président de la république brésilienne - GETULiO VARGAS - décide de rompre les relations avec les forces de l'AXE, en se ralliant à la  cause des alliés. Cette décision entraîne de la part des sous-marins allemands et italiens des attaques surprises visant des navires marchands battant drapeau brésilien. Le 22 août 1942,le brésil déclare la guerre à ces deux pays.

 

 Un navire brésilien torpillé le 3 Novembre 1942

 

Les américains installent sur les bords de l' Atlantique des bases aériennes afin de ravitailler par un pont aérien plus rapide les forces alliées qui avaient pris pied en Afrique  du nord et ainsi surveiller le fameux " Couloir de la Victoire ". Le renforcement en moyens aériens et I' entraînement intensif de la part des USA au travers d'un accord de coopération militaire -USBATU - vont fournir du matériel aérien au titre de la loi prêt-bail : HUDSON, VENTURA, PBY CATALINA, CURTISS P 40 M. North American B 25 ainsi que des instructeurs pour former les mécaniciens  et pilotes . Le  31 juillet 1943 un sous-marin allemand, le U-199 est coulé par un PBY CATALINA sous couleurs brésiliennes

 

Le Brésil décide alors d'envoyer sur le front européen une FORCE EXPÉDITIONNAIRE  BRÉSILIENNE ( FEB) composée d'une division renforcée d'Infanterie et un détachement aérien.

 

 

CHASSE ET OBSERVATION  

Les autorités militaires mirent sur pied une force aérienne composée d'éléments dévolus à la chasse et des éléments de liaison et observation travaillant conjointement avec I' artillerie brésilienne.Le 18 décembre 1943 le 1 Er groupe d'aviation de chasse ( 1 ° GRUPO DE AVIAçAO DE CAçA ) est crée sous le commandement du Major NERO MOURA.  

UN AVANT GOÛT DU COMBAT

Après une sélection sévère parmi les volontaires, 350 hommes  ( dont 43 pilotes ) partent vers ORLANDO dans I' état de FLORIDE ( USA) afin d’être transformés sur CURTISS P. 40 du type C " WARHAWK " . Le groupe est envoyé au PANAMA sur la base de AGUALDULCE afin de suivre en cours accéléré la pratique du combat aérien. Les pilotes suivent un cursus théorique et pratique avec 110 heures de vol réparti sur 3 mois. Les mécaniciens quant à eux, aidés par des techniciens américains entretiennent les CURTISS P 40.

PREMIÈRE PERTE

le Second Lieutenant DANTE ISiDORO GASTALDONI perd la vie dans son P 40 en percutant le sol après un piqué. Les causes de son accident ne furent jamais élucidés.  

LE BRÉSIL DÉFEND LE PANAMA

Le groupe brésilien est inclus dans la défense aérienne du canal du PANAMA. Une zone vitale pour les USA et les pilotes d'alerte, en Mae West et tous équipés, attendent dans une cabane située à part de la base. Les mécaniciens vivent sous la tente près des avions. Dés le déclenchement de l'alerte il suffit de deux minutes pour s'envoler, ce qui demande aux pilotes un certain art acrobatique, le bouton du démarreur étant au bas de I' habitacle, le pilote essayant en même temps d'enfiler son parachute et d'atteindre le fichu démarreur du bout du pied. Les pilotes maintiennent l'avion en crabe afin de voir quelque chose devant et décollent sur la première piste libre !

Il est à noter que le CURTISS du type C est réservé aux entraînements alors que les vols en alerte se font sur le CURTISS P 40 du type E -Model 87-a3. Le CURTISS P 40 C - Model 81 A-3 - ( moteur ALISSON V-1710 de 1 040 CH ) a laissé de mauvais souvenirs aux pilotes par sa tendance à embarquer vers la gauche ( en raison du couple moteur ) ,le décollage s'effectue avec le pied droit à fond sur le palonnier et une surchauffe du moteur lors du roulage au sol .Les pilotes appellent même le voyant lumineux rouge annonçant la surchauffe moteur :  " l’œil de la sorcière " ,quand celui s'allume le pilote est obligé d' arrêter tout et d'attendre ( dans le calme si possible ) la baisse de température .Le 11 mai 1944 le 1° GRUPO DE CAçA  ( 1° Groupe de chasse ) est déclaré opérationnel et quitte le PANAMA.

 

Le Colonel Gabriel Disosway, responsable de la formation des pilotes brésiliens au Panama, discute de la prochaine mission avec le Major Nero Moura

Formation du personnel au sol sur un nouveau véhicule : l'omniprésente Jeep

 Formation du personnel administratif à la gestion des pièces détachées

 

 

APRÈS LE P40 .... LE  P47 

 Après une quarantaine aux   U.S.A. à CAMP SHANKS ( New Jersey ) le groupe est transféré sur la    base aérienne  de SUFFOLK  afin d’y  être transformé sur REPUBLIC P 47.  Après  la  batterie normale  d' exercices  identiques  au parcours  de  tout pilote américain sur avion d' armes,

le groupe est mis au secret  ( afin d'éviter tout risque d'espionnage ) durant  une semaine sur la base   de  PATRICK HENRY  ( Virginie) 

 Groupe de pilotes brésiliens  et tenues  de vol USAAF

 

 

EUROPE NOUS VOILA

Le groupe embarque le 19 septembre 1944, sur un navire français, au sein d'un convoi, le voyage met les Brésiliens à dure épreuve,  car les exercices d'alertes simulés ou réels sont nombreux et fatigants, de plus la nourriture est composée d’un café le matin et d'une ration militaire à 17 heures chaque jour, la monotonie est néanmoins entre coupée par un groupe de musiciens américains qui jouent du BOOGIE WOOGIE.

Le 6 octobre 1944 le groupe arrive à LlVOURNE prés du front italien et prend ses quartiers à TARQUINIA.

Ce terrain est déjà fort occupé par des unités américaines et anglaises, les Brésiliens se font une place au milieu d'un incessant va et vient d'avions de tous genres et de tous types. La première nuit, I' Italie salue leur arrivée par une tempête de vent et de pluie qui détruit les tentes sommairement aménagées.     

 

Campement  brésilien rustique mais vue imprenable sur Park Avenue ! 

 

 Insigne  SENTA A PUA

    

Alignements des P. 47 et pilotes avec leur foulard de couleur correspondant aux escadrilles

JAMBOCKS et SENTA A PUA

Le 1° Groupe de chasse brésilien rejoint les 345, 346 et 347 Fighter Squadron, 350 Fighter Group, 12 Air Force de l' USAAF. Les escadrilles sont identifiées par les lettres A, B, C, D correspondant aux escadrilles, Jaune, rouge, bleu et vert et reçoivent le code radio : JAMBOCK . ( du nom d'un petit fouet sud Africain fabriqué avec la queue d'un rhinocéros ! )

Les identifications des avions sont peintes en grandes lettres de couleur blanche sur le capot moteur des deux cotés, suivi du numéro individuel de l'avion dans l'escadrille. Tout en conservant les Serial Number américains. Les marques nationales brésiliennes sont peintes aux endroits habituels par-dessus des insignes américains, en laissant dépasser les barres blanches et bleues. Les dérives verticales reçoivent les couleurs nationales : vert et jaune. Les appareils portent sur le coté droit l'insigne du groupe :une autruche ( allusion au traitement alimentaire enduré par les pilotes et mécaniciens, durant les périodes de formations aux USA et Panama ) et la légende : SENTA A PUA, qui est une affirmation et un constat typiquement masculin où tout simplement l'expression fortement imagée d'un pilote fonçant sur sa cible au milieu des éclats d'obus de la DCA ennemie.

Les avions sont camouflés aux standards américains : Neutral Grey en dessous et Olive Drab au-dessus puis en métal naturel au fur et à mesure du remplacement des avions ; les codes individuels passant en couleur noire.

Durant 11 jours les pilotes brésiliens volent au sein des formations américaines afin de se familiariser avec les conditions de combat au-dessus de I' ITALIE et de sa topographie. 

 

 

 

 

BRAZIL...VOUS AVEZ DIT BRAZIL !

Le capitaine FORTUNATO , lors de son premier vol dans une formation américaine, se retrouve avec un leader américain qui s' appelle BRAZIL ! , le pilote brésilien ignorant ce détail , installe une belle pagaille au sein de la formation en répondant à la place du leader , jusqu'à ce qu'une série de jurons purement Yankee éclate dans ses écouteurs le ramenant à une réalité plus conforme aux règles des communications radios en vigueur.

Les Américains ayant I' habitude de faire un tonneau au-dessus du terrain après chaque mission, un pilote brésilien au retour de sa première mission, voulant faire sienne cette tradition, effectue un superbe tonneau mais oh ! surprise ! en se fracassant la tête sur la canopée. Le pilote, assommé mais conscient, se dit que le métier de pilote de guerre est bien dur à renter. Au parking, après l'arrêt du moteur, il remarque seulement une chose : il a tout simplement oublié de s' attacher il descend de l'avion, atteint subitement quoique provisoirement et ce jusqu'au bar du mess, de la maladie de PARKINSON ! 

  

 

  

Travail, attente et boue : le quotidien du pilote et des mécaniciens 

 

 

PREMIERES PERTES AU COMBAT

Le 6 novembre 1994 le Premier Lieutenant JOHN RICHARDSON CORDEIRO est abattu par la FLAK .Le jour suivant le Second Lieutenant OLDEGARD O.SAPUCAIA trouve la mort lors d'un vol d' entraînement , obligé d' abandonner son avion , le parachute s'ouvre , mais trop bas !

Le 16 Novembre lors du tournage de scènes aériennes, le Douglas C-47 transportant les cinéastes , touche un P 47 et s'écrase avec deux pilotes brésiliens à son intérieur : le Second Lieutenant WALDIR PAULiNO PEQUENO DE MELLO et le Second Lieutenant ROLLAND RITTMEISTER.

Le 4 décembre 1944 , le Groupe de Chasse brésilien et le 350 Fighter Group font mouvement vers PISE afin de se rapprocher du front. Le front est bloqué , les allemands changent de type de guerre en fixant les forces alliée3 sur la ligne GOTHIQUE . Les combats aériens sont inexistants , les avions de l'axe sont collés au sol par la supériorité aérienne des alliées , mais les missions de destruction au sol restent très meurtrières par la présence de la FLAK très dense.

Les pilotes échangent leurs tentes contre un hôtel désaffecté , le terrain n'est plus en terre mais en béton et plaques en ferailles du type PSP , deux énormes avantages face aux rigueurs de l'hiver Italien.     

 

LE PREM IER PRISONNIER DE GUERRE

Le 22 décembre 1944 ,les escadrilles jaunes et bleues ,sous le commandement du Capitaine JOËL MIRANDA , décollent afin de détruire une ligne de chemin de fer au col du BRENNER .La mission est accomplie avec réussite ,au retour les escadrilles se séparent afin de trouver des cibles d' opportunité . Un train est repéré par l'escadrille Jaune , les 4 avions attaquent l'un après l'autre .En position 4 , la plus mauvaise : le Premier Lieutenant ISMAËL DA MOTTA PAES vise un wagon citerne et la locomotive , détruisant les deux .Mais son avion est touché , la cabine se remplit de fumée , en pleine ressource, le moteur cale . Le pilote largue la canopée afin d'évacuer l'avion . Le moteur reprenant connaissance , il décide de ramener l'avion à la base ,Mais le THUNDERBOLT a son compte et donne des signes de faiblesses ,toutes alarmes allumées , moteur fumant et vibrant , il abandonne l'avion au-dessus du territoire ennemi.

L'aviateur brésilien tombe dans un canal gelé , abandonne son parachute et tente de s 'abriter dans une maison , mais les italiens lui refusent d' entrer .Surpris par une patrouille motocycliste allemande , il est amené à SAN BENEDETTO. Sa montre confisquée , l'aviateur est amené pour interrogatoire dans divers sites où il est délesté au fur à mesure de ses vêtements de vol bien chauds .Avec un groupe d'aviateurs alliés prisonniers , il est envoyé dans un camp de prisonnier à FRANKFURT et interrogé en langue portugaise par une personne se prétendant prêtre avant la guerre au Brésil .Après avoir uniquement décliné son nom .son grade et son matricule , le pilote est interné au STALAGLUFT 1 jusqu'à la fin de la guerre. Le pilote après avoir perdu 14 kilos retrouvera son groupe a PISE le 7 juin 1945

 

 Pont bombardé   .... 

 ....    Aile trouée ! 

 

Entretien des avions   Un bal entre en 2 missions  Prêt au combat 

   

Republic P 47 Thunderbolt de la Force Aérienne Brésilienne

Republic P 47 Thunderbolt  sans camouflage

L' ANNÉE COMMENCE

Le 2 janvier 1945 l'escadrille jaune attaque un convoi ferroviaire , le Republic P. 47 Thunderbolt du Premier lieutenant JAOA MAURICIO CAMPOS DE MEDEIROS est atteint par la FLAK , le pilote saute en parachute pour mourir électrocuté dans une ligne à haute tension. Le 22 janvier , le premier lieutenant AURELIO VIEIRA SAMPAIO est touché lors d'une attaque sur un dépôt de locomotives , l'avion s'écrase au sol dans une boule de feu au Nord de MILAN , en tuant son pilote.  

PAS UN SEUL AVION ENNEMI

Les pilotes brésiliens commencent à désespérer d'apercevoir un MESSERSCHMITT ou un FOCKE WULF .La réaction des avions de l'Axe est nulle dans les airs et même au sol les avions sont difficiles à détruire . Les allemands utilisent au mieux le camouflage disponible et dispersent leurs avions jusqu'à plus de 10 kilomètres des aérodromes . Des leurres fabriqués en bois et toile sont disposés sur les terrains d'aviation ennemis avec tout autour une concentration de Flak ,de quoi se sentir un peu canard  ( pour les aviateurs alliés ) lors de l'ouverture de la chasse au même volatile. Pour ces raisons , le haut commandement allié , fort de sa supériorité aérienne , a formellement interdit la destruction des avions ennemis au sol , ce qui n'empêche pas le Capitaine FORTUNATO ,au retour d'une mission sur le fameux col du BRENNER d'apercevoir un JUNKERS 88 sur le terrain d'aviation de GHEDI , plongeant de 7 000 pieds il effectue avec son ailier un strafing de toute beauté , au milieu d'un tunnel de traçantes et de neige soulevée par le souffle des hélices . Au retour à la base le Capitaine est appelé au bureau du colonel NERO MOURA , sentant venir la sanction .Solennel et calme le colonel lui déclare : Les américains ont repéré ton avion : il est en feu , c'est tout ! .Le capitaine reçu l'AIR MEDAL pour cette action.     

 

ET DE DEUX

Le même jour I' avion du capitaine GREEN DE ASSIS est atteint par 2 coups au but ,dans l'aile et au moteur obligeant le pilote à sauter en parachute .II est recueilli par des maquisards italiens qui le cachent dans une vieille carcasse de voiture , mais il est délogé par des tirs de soldats ukrainiens sous uniformes al lemands , la fusillade est arrêtée par un officier allemand sauvant le pilote d'une mort certaine .II subit le même traitement que le premier pilote brésilien prisonnier avec en prime , un simulacre d' exécution sommaire par des officiers fascistes italiens , il sera interrogé par le même prête , en langue portugaise , puis interné au STALAGLUFT de NUREMBERG .Lors de son " séjour " il se renseigne auprès d'un garde , afin de savoir s'il y avait d'autres prisonniers brésiliens dans le camp , l'officier allemand lui répond en parfait portugais : " Non mon vieux , au milieu de ces 10 000 gars , tu es le seul ".Soigné du scorbut et de la dysenterie , il rejoindra son groupe à PISE le 14 mai 1945.

 

 Détente au bar 

Détails d'un Fuselage de P.47

 

 Ravitaillement en essence d'un Thunderbolt

 

 

 

DEUX FUGITIFS

Le 4 février 1945 est un jour noir pour le Colonel NERO MOURA ,son propre frère : le Second Lieutenant DANILO MARQUES MOURA et le Capitaine JOËL MIRANDA sont obligés d'abandonner leurs avions .tous deux victimes de la FLAK.

Le Capitaine JOËL MIRANDA se retrouve le nez dans la neige à 10 mètres des débris de son avion .Pris en charge par les maquisards et revêtu d'habits civils pardessus son uniforme , le pilote vit dans la clandestinité ,en cachant son visage faisant semblant de se moucher chaque fois qu'il rencontre un soldat allemand .I1 réussit à recevoir des soins à 1' hôpital de MAZZANZZAGO , dormant la nuit dans le grenier d'une maison de la ville jusqu'à ce que les allemands y installent un poste radio !11 assiste à sa destruction par les maquisards ,ce qui l'oblige à déménager après avoir porté assistance aux blessés . Le pilote continue le combat en compagnie des maquisards . Le 2 mai 1945 , les chars la 8 ème armée Britannique ,atteignent sa position .recueilli par les forces amies , il quitte le groupe de maquisards ,non sans avoir obtenu qu'un camion de vivres soit remis à ses amis de fortune .

Le Second Lieutenant DANILO MARQUES MOURA blessé aux bras et à la jambe , est secouru et abrité par un jeune maquisard de 12 ans , puis remis aux bons soins d'un groupe de maquisards sous le commandement d'un SUD-AFRICAIN :  STEVE GROVE .Un médecin est appelé et diagnostique une fracture au bras qui nécessite une radiographie et un plâtrage .L'opération se fait dans un hôpital à moitié occupé par le Quartier Général de la 173 è me division d'infanterie de la Luftwaffe . Pendant que les bonnes soeurs éloignent l'opérateur radio allemand , en l'invitant à boire une boisson bien chaude , le pilote brésilien passe une radio et un chirurgien italien réduit sa fracture .Le pilote suivit la filière d'évasion et rejoint les lignes alliées . Après un interrogatoire serré des services américains .11 retrouve son Groupe à PISE le 4 Mars 1945 , ayant marché plus de 340 kilomètres en territoire ennemi et perdu 21 kilos.     

 

LE COMBAT CONTINUE

Le 10 février 1945 , c'est au tour du Premier Lieutenant ROBERTO BRANDINI d'abandonner son REPUBLIC P 47 durant I' attaque d'un convoi ,dans les environs de FERRARA. L'avion est en feu et le pilote est atteint ,par un éclat d'obus, à la 4ête . demi conscient il actionne l'ouverture de son parachute , qui se prend dans la dérive de son avion, puis par miracle , s'en détache. L'escadrille Jaune patrouille un moment au-dessus du pilote qui gît sur la neige sans bouger -A court d'essence , les pilotes sont obligés d' abandonner la surveillance et retournent à la base , dans un état d'esprit que l'on devine. Le pilote récupéré par les Allemands , le sauvent aussi d'un lynchage par les fascistes italiens, il est transféré à l'hôpital de TODESCHINl où il est opéré à la tête .Bien soigné et bien traité , il est transféré à I' hôpital de BRANDINi où il retrouve deux soldats de la Force Expéditionnaire Brésilienne , eux aussi blessés. Déplacé au fur et à mesure de la débâcle allemande , il est libéré par les alliés alors qu'il est détenu à BRUNWICK Le 6 mai 1945 , le pilote est de retour dans son groupe à PISE.

QUAND UN BRÉSILIEN RENCONTRE UN AUTRE BRÉSILIEN

Le P 47 du lieutenant BRANDINI est atteint par de tirs d'obus de flak de 20 mm, lors d'une attaque au sol . non loin de BOLOGNE. Son compresseur est mis hors service et le réservoir d'huile est percé ( deux des risques majeurs sur ce type d'avion ).Le moteur est en feu en quelques secondes , le pare-brise recouvert d'huile chaude , le lieutenant essayant d'y voir quelque chose ,sort sa tète du cockpit et reçoit un bain d'huile en retour .Le pilote à environ 500 mètres du sol se dirige vers les lignes alliés , conscient que le THUNDERBOLT est un avion robuste pouvant ramener son pilote dans des cas extrêmes .Au-dessus des montagnes et ne trouvant aucun espace afin de se poser sur le ventre ,le pilote retourne son avion sur le dos ,ce qui  a pour effet de l'expulser dans le vide tel une fusée . Après quelques temps d'acrobatie aérienne involontaire le lieutenant tire sur la poignée du parachute , qui s'ouvre entre ses jambes ,le pilote étant la tête vers le sol .Le brésilien atterri dans un arbre ,le parachute se prend dans les branches et se retrouve les pieds à quelques centimètres du sol .Voyant arrivé une groupe de soldats , il sort son Colt 45 par prudence , mais remarque les insignes des uniformes qui sont par chance ceux de la Force Expéditionnaire Brésilienne ! et crie : "je suis brésilien " suivi d'un juron, que nous ne traduirons pas ici . Pudeur oblige ! -   typiquement  brésilien  confirmant  sa  nationalité      ( technique non inscrite dans les manuels militaires ,  mais  qui évite de se recevoir une balle ! )

De retour à sa base le pilote reprend son service aérien le lendemain afin d'éviter d'éventuels problèmes psychologiques , puis envoyé une semaine , au repos à CANNES en France.

LA GUIGNE

II est toujours dans un groupe de combat un individu qui joue de malchance , le second Lieutenant ( de réserve convoqué ) ARMANDO DE SOUZA COELHO est de ceux là , durant toute la guerre , il est le pilote qui fut le plus touché par la FLAK , "réussissant " même à être le seul à être atteint par un obus de 88 mm. A ce sujet les pilotes utilisent une technique particulière : dés que les pilotes voient un départ de 88 , les pilotes comptent 1001 . 1002 jusqu'à 1008 et virent brusquement. L'obus explose à l'endroit où l'avion devrait être s'ils avaient continué leur route.   

Ce jour là c'est un Quartier Général Allemand qui est la victime des JAMBOCKS , lors de sa destruction , l'avion du second Lieutenant ( de réserve , convoqué ) ARMANDO DE SOUZA COELHO, prend feu, son leader l'averti qu'il peut éteindre et voler vers la mer Adriatique et sauter en zone alliée. Ses compagnons l'accompagnent et ne le quittent que quand ils le voient se faire recueillir , après un saut en parachute , par des soldats en shorts et casques typiquement anglais. Le pilote ne  rejoint le  groupe que  48 heures  après  pour   " raisons médicales "  en effet le Lieutenant a arrosé abondamment en compagnie d'un autre pilote de la RAF leurs sauvetages.  

Blindés allemands bloqués par les attaques des Thunderbolt

Entretien d'une mitrailleuse de calibre 12,7 mm

 Briefing : moyenne d'âge des pilotes 24 ans 

 

 Une grange, où les forces de l'Axe se tenaient en embuscade, détruite par les Thunderbolt 

Mitrailleuses de 12,7 mm, roquettes, bombes et bidon largable d'essence  : une charge maximum pour une force de frappe maximum

L'ALLEMAND

Le capitaine THEOBALDO ANTONIO KOPP , est jugé par ses supérieurs comme un pilote méthodique . Il raconte : " A ma première mission de guerre , lors de l'attaque en piqué , je ne faisais que des manoeuvres évasives , mon avion se comportait comme un cabri , puis au fur et à mesure de mon expérience du combat , je me rendis compte que cela ne servait à rien , car je n'étais jamais touché , et c'est cela qui est dangereux , car on perd conscience du danger , pour moi l'attaque au sol était une question de chance et là vous êtes sûr d'être touché ! " Le 7 mars 1945 , sa mission consiste à détruire un dépôt de munitions , à la deuxième passe le Capitaine n'évite même pas la FLAK . Le P 47 est touché au réservoir d'huile et prend feu immédiatement. Tout concentré sur son objectif , il ne s'aperçoit même pas que son avion est touché , ce n'est seulement que quand il entend son ailier l'avertir du danger qu'il largue sa canopée en pleine ressource , détache son fil radio et saute il est à 1 500 mètres d'altitude au bout de son parachute.

Ses camarades l' appellent " l'allemand " car sa mère , sa soeur et son beau frère sont restés en ITALIE , n' ayant pu quitter le pays à la déclaration de guerre et vivaient à TORRE DEL BENCO sur les bords du lac di GARDA. Ces faits n' empêchent pas ses camarades de blaguer . Lors d'un vol sans histoire , après une explosion d'un obus de 88 mm Flak qui secoue légèrement la formation ,on entendit ce commentaire sur la radio de bord : tiens voilà la mère de KOPP qui nous tire dessus l .

Néanmoins KOPP avait peur que les services d'écoute de la GESTAPO ne fassent le rapprochement et prennent des mesures de représailles envers sa famille .

Tout à ces pensées il réussit à atterrir en plein milieu d'un champ dans les lignes ennemies , secouru par des partisans italiens à vélo qui lui donnent une tenue civile plus adéquate à la situation. Le groupe improvisé s'enfuit du lieu d' atterrissage , ils évitent une colonne motorisée des fameuses chemises noires fascistes lancée à la poursuite du pilote. Précédés par deux gamins qui les avisent en cas de danger ,les partisans et le pilote rejoignent un groupe de maquisards fortement armé. Vivant caché dans un maison de FABRICO ,il participe à un combat contre des soldats Ukrainiens déserteurs et se lie d'amitié avec un allemand anti-fasciste . Après une attaque allemande de la ville de FABRICO ,il est obligé de suivre les partisans en retraite . Averti par la BBC de l'offensive du printemps 1945 ,il rejoint  les soldats alliés en compagnie  d'énormes groupes de soldats allemands allant vers le Sud, préférant se rendre aux alliées que de se faire massacrer par les partisans.

Le Lieutenant OTHON CORREA NETTO retrouve le lieutenant ASSIS abattu quelques mois auparavant , ils sont libérés le 3 avril 1945 par les chars de PATTON et rejoignent le groupe à PISE dans un NORTH AMERICAN B 25 spécialement affrété par le Groupe de Chasse Brésilien afin de recueillir son personnel éparpillé en France et en Allemagne au hasard de la guerre.  

 

THUNDERBOLT CONTRE CHEMINÉE : P 47 GAGNANT !

Un blindé allemand s'étant positionné stratégiquement contre le mur d'une usine à CARSARSA, bloquant l'avancée des forces alliées. L'aspirant CANARIO s'y prend à trois reprises afin de détruire ce fichu blindé. A la troisième passe, le soleil dans les yeux, et tirant de toutes ses armes, il vole entre 15 et 20 mètres quand il percute une cheminée d'usine, semant une volée de briques et laissant comme souvenir de son passage : 1,28 mètres de l'aile droite de son avion.

L'avion est déséquilibré pour le moins , mais résiste au terrible choc . Le pilote perd pendant quelques secondes le contrôle de son avion qui vole en cabre et sur le dos . Sous le feu de la FLAK qui pense que cette avion est une proie facile , l'aviateur reprend de l'altitude , pendant que son leader , le capitaine DORNELLES fait taire les mitrailleuses allemandes .  

Lentement l'aspirant monte à 5 000 mètres et fait le point : l'aile est atteinte ainsi que l'aileron qui contraint l'avion à voler le nez vers le bas . la seule solution est de voler vers I' ADRIATIQUE en évitant les zones ennemies. En route , DORNELLES et CANARIO se font poursuivre par des SPITFIRES de la RAF qui les identifient comme amis au dernier moment.

L' atterrissage à PISE s' avère difficile en raison de la situation météo : une épaisse couverture nuageuse noie le terrain , le leader repère un trou dans la couverture nuageuse et tente une percée à vue , mais la visibilité est nulle , il faut faire appel au radar de la base pour une aide à I' atterrissage . Suivant les consignes de I' opérateur radar , l'aspirant parvient au seuil de la piste quand il reçoit l'ordre de dégager ! , un P 61 BLACKWIDOW doit atterrir en urgence . Après un nouveau circuit , l'aspirant réduit la vitesse et s'aperçoit que le P 47 réagit de mieux en mieux au fur et à mesure qu'il arrondit , le pilote pose son avion comme une feuille !

 

VERS LA VICTOIRE

Le 9 avril 1945 , I' offensive alliée est déclenchée , le front qui était stable devient un chaudron bouillant pour les forces de I' AXE. Dans l'air des vagues énormes d'avions détruisent tout ce qui peut constituer un obstacle à l'avance des armées terrestres alliées .Les JAMBOCKS , effectuent deux et même trois missions d'attaque au sol par jour . Le 15 Avril , huit P 47 attaquent des positions fortifiées qui empêchent l'avancée des AMÉRICAINS et SUD AFRICAINS , après avoir largué des bombes incendiaires et du NAPALM , ils continuent par un mitraillage et des tirs de roquettes qui effacent toute résistance .Cette action valut au 350 FIGHTER GROUP une citation de la part du commandant du 2 me CORPS d' ARMÉE allié .   

ENTRE HAINE ET PAROLE  D HONNEUR

Le 22 avril 1945 , l'escadrille Verte attaque un train et le détruit , puis reçoit l'ordre d' attaquer des chars et des véhicules blindés allemands . Le second Lieutenant MARCOS EDUARDO COELHO , en numéro 3 , est atteint par la FLAK . Le pilote saute de son avion en feu , mais il est pris sous le feu des Chemises Noires Italiens . Son parachute est troué et il tombe durement sur le toit d'une grange et se brise les deux jambes .II se rend aux allemands en se débarrassant de son COLT 45 . Mais les chemises noires arrivent et tentent d'en finir avec l'aviateur, à coups de poing , un caporal allemand les met en fuite en tirant dans les pieds des deux fascistes .

L'aviateur est transporté à I' hôpital de REGGIO EMILIA , où il est opéré sans anesthésie. Quatre jours après l'opération , le chirurgien lui confie douze blessés allemands qui sont intransportables -les forces de l'AXE sont en pleine débâcle - Trois infirmiers s'occuperont des blessés de tous camps . L'officier brésilien donne sa parole d ' honneur de les protéger et reçoit du médecin militaire un pistolet au cas ou.

Le lendemain des partisans Italiens , envahissent l ' hôpital et se préparent à exécuter tous les allemands présents . L'aviateur fait valoir qu' en étant le plus haut gradé, donc commandant de I' hôpital , il avait averti les autorités alliés et que tout acte irresponsable serait puni par ceux ci. Relevé de sa responsabilité , par l'entrée des services médicaux américains dans l ' hôpital , le pilote put récupéré de ses blessures à l ' hôpital Brésilien de PISTOIA.     

Un moment de repos : le repas

                

Un pilote montre la cocarde brésilienne , d'autres s'affairent sur un P 47 sans camouflage 

 

Sous le soleil italien :  le travail incessant, routinier mais si nécessaire de révision des appareils et tout spécialement des moteurs

 

A L ' AVIATEUR QUI EST TOMBE

Le 13 Avril 1945 , l'Aspirant ( de réserve , convoqué ) FREDERICO GUSTAVO DOS SANTOS est tué . Il est touché lors de I' explosion d' un dépôt de munitions lors de l'attaque , l'aile gauche du P 47 est cisaillée par les éclats , le pilote perd le contrôle de son avion qui explose au sol , il réussit à sauter en parachute mais trop bas .Les allemands l'enterrent avec les honneurs militaires en déposant sur la croix en bois de sa tombe , une plaque en bronze avec cette légende : " DEN FLIEGERTOD GEFALLEN " , à l'aviateur tué au combat.     

 

Republic P 47 Thunderbolt de la Force Aérienne Brésilienne le  D4

Profil couleur de Marcelo Ribeiro Da Silva

 

DERNIERS COMBATS

Le 26 Avril 1945 , le Premier Lieutenant LUIZ LOPES DORNELLES , leader de l'escadrille jaune percute en vol l'avion du Lieutenant MOTTA PAES , ce dernier saute en parachute et s'en sort indemne. LOPES DORNELLES perd le contrôle de son avion et percute le sol, il est tué sur te coup , au bout de 89 missions de guerre .Le 29 avril 1945 , le Lieutenant RUI MOREIRA LIMA complète sa 92è me mission de guerre en attaquant des chars qui bloquent le passage de la 88 TH Division de I' US ARMY dans une passe à ARCO prés du lac  DI GARDA . Le Lieutenant vise le réservoir d' essence du char qui explose sous les balles incendiaires des 12.7 mm , mais le P 47 est touché par te tir du char qui le touche à l'aile gauche et fait exploser les bouteilles d' oxygène .Le Thunderbolt code D4 pique vers le sol avec son pilote bloqué dans son habitacle ,le corps à moitié dehors Voyant qu'il ne peut plus sauté , il agrippe le manche à balai et commence sa ressource à moins de 50 mètres après une chute vertigineuse .Il réussit à se poser à PISE avec pas moins de 57 trous dans son avion .

Le 30 avril ,le Second Lieutenant RENATO GOULART PEREIRA , vole tranquillement dans la région de FORMIGNATTO , quand son avion est atteint dans le compartiment des mitrailleuses , les munitions explosent et mettent le feu à l'avion. Le pilote est obligé d'abandonner l'avion , il en sort indemne.

DERNIER VOL 

Le dernier vol opérationnel est effectué le 3 mai 1945 par les Lieutenants MEIRA et TORMIN afin de surveiller le cesser le feu . La guerre est terminée sur le front Italien.     

 

Les pilotes sont transportés à leurs avions 

La guerre est terminée : les pilotes prennent du repos au soleil de la méditerranée

BILAN

Pour le premier Groupe de chasse Brésilien c'est l'heure du bilan :

2 546 sorties opérationnelles, 5 465 heures en combat aérien, 4 442 bombes larguées

1 180 200 balles de 12.7 mm tirées

850 roquettes tirées, 2 511 objectifs détruits, 1 947 objectifs atteints

Parmi ceux ci : des avions ,des locomotives ,des camions , des blindés ,des ponts , des routes , des chemins de fer , des bâtiments militaires , des positions d'artillerie , des raffineries etc....   

SANS REMPLAÇANT

Rappelons ici que les pilotes brésiliens ne disposaient pas de remplaçant , ils atteignirent rapidement le chiffre fatidique de 35 missions de guerre ( nombre qui signifiait pour les pilotes américains , le retour à la maison ), 9 pilotes termineront la guerre avec plus de 90 missions de guerre , 4 pilotes avec 80 missions ,4 autres au-dessus de 70 et 14 pilotes atteignirent 40 missions .

Des 50 pilotes de guerre brésiliens , 16 furent touchés en opérations , 5 trouvèrent la mort , 5 furent fait prisonniers , 3 réussirent à échapper à la capture et rejoignirent les lignes alliées , et 3 atterrirent en territoire amie.

3 pilotes furent blessés par des tirs anti-aériens et 4 pilotes perdirent la vie en accidents de vol.  

 

 

Pilotes de la Force Aérienne Brésilienne le jour de la Victoire

 

 Un P 47 Thunderbolt  en vol au Brésil 

 

 

        

Le 16 juillet 1945 le groupe est de retour au pays après une tournée triomphale aux USA et au PANAMA.

 

17 avions survolent Rio de Janeiro , ( alors capitale du Brésil ) et atterrissent en formation parfaite sur la base DOS AFONSOS . 

 

Le Colonel NERO MOURA après avoir passé , une dernière fois en revue les pilotes alignés , fait son rapport au président de la république VARGAS , simplement en trois mots: 

 

  PRÉSIDENT, MISSION ACCOMPLIE  !  

 Le Colonel NERO MOURA dans son P 47

 

Note : je me suis inspiré du livre A CAça BRAS1LEIRA , Nascida cm Combate , par Carlos LORCH éditions ACTION EDTTORA 1993.

ACTION EDfTORA , Av. das Americas 3333/217 , barra da tijuca , rio de Janeiro 

Les documents photographiques proviennent des archives de la Force Aérienne Brésilienne du Centre de Communicaçao Social do Ministéno da Aéronautica et du  Instituto Historico e Cultural da Aéronautica.  

 

 

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