Patrouilles
Acrobatiques et de
Démonstrations |
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Un peu d' histoire Le 19 Août 1913, à Buc (France), un aviateur français du nom d’Adolphe Célestin PEGOUD, pilote émérite de la société BLERIOT, tenta une folie pour l’époque : sauter en parachute. Ce jour là il eut une double chance. La première fût que son frêle parachute BONNET s’ouvrit du premier coup. La seconde qu’il ne reçut pas sur la tête son propre avion de type Blériot XI livré à lui même, décrivant des trajectoires de vol inconnues jusqu’alors. Tout au long de sa descente hasardeuse et observant son appareil, Adolphe PEGOUD eut alors l’idée de reproduire les arabesques de son avion, tout en les perfectionnant, et pourquoi pas voler la tête en bas ! Dès Septembre il effectua ses premiers essais sur le dos, et bientôt une boucle (looping) parfaitement contrôlée, devant un public transcendé par l’exploit.
Même si quelques temps auparavant un Lieutenant pilote Russe du nom de Pyotr NESTEROV eut déjà effectué volontairement une boucle, et involontairement récolté des arrêts de rigueur pour avoir piloté dangereusement un avion militaire, l’Histoire ne retiendra que le nom de PEGOUD. Ce dernier venait d’ouvrir la porte à une discipline aéronautique qui déchaînait les foules avides de sensations fortes en ce début de XXeme Siècle.
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Voltige, acrobatie et cirque Bien
d’autres noms marqueront au fer rouge l’Histoire de l’acrobatie aérienne
(on ne connaissait pas encore le nom de Voltige…). IMMELMMAN, DORET,
UDET, FRONVAL, FIESELER, DETROYAT, BIANCOTTO, PAULHAN, ORGEIX, LACOUR,
NICOLE ou BERLIN pour ne citer que quelques exemples dans une liste
si prestigieuse. Il est certain qu’à un moment donné deux pilotes se retrouvant en l’air dans le même voisinage voulurent se voir « de plus près ». L’Histoire n’a pas retenu leurs noms, mais on sait qu’un certain Roland GARROS durant les mêmes années lors d’une tournée aux USA avec son ami AUDEMARS, rejoignit le Cirque de John MOISANT. Une des principales démonstrations du « cirque aérien » était le vol de groupe de deux, trois ou quatre avions. Succès immédiat auprès du public Américain dans tous les états visités…… La Guerre de 1914-1918, celle qui restera comme La Grande Guerre, allait confirmer d’une façon dramatique, l’utilisation de ces bases d’acrobatie encore peu approfondies. Dés les premiers affrontements aériens il apparu qu’il valait mieux être deux pour se défendre…voir plusieurs. Patrouille simple, double, vol en grande formation, et surtout en vol relatif qui est l’une des bases fondamentales de l’acrobatie ou voltige en groupe….. |
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Les concours Sitôt l’Armistice signée, on revit dans les fêtes aériennes et meetings des pilotes aux prouesses de plus en plus accomplies. Dans les concours d’acrobatie ou championnats, on trouvait tout ce qui se faisait de mieux dans ce domaine en Europe. Quelques femmes s’y essayèrent comme Héléne BOUCHER, Maryse HILZ ou Regina WINCZA. L’exception aurait été Liesel BACH, originaire d’Allemagne. L’affrontement entre les anciens ennemis d’hier ravissait un public toujours aussi enthousiaste pour ces joutes aériennes, que l’on commençait aussi à appeler « voltige aérienne ».
Mais ce n’était encore le fait que de pilotes solitaires, car la voltige en groupe était encore mal perçue par les autorités au vue du nombre d’accidents et de morts parmi les pilotes qui tentèrent l’expérience. Au début des années 30, plusieurs pays développèrent enfin dans des écoles militaires d’aviation, avec des instructeurs pilotes aux solides compétences et expériences, la voltige en vol de groupe. La PATROUILLE D’ETAMPES en France, qui donnera naissance 22 ans plus tard la PATROUILLE DE France…. En Italie naquit la PATROUILLE D’UDINE, en Belgique on vit l’ESCADRILLE DE VEVELGHEM et de NIVELLES, en Grande Bretagne plusieurs groupes sans appellation particulière que celle de leur numéro de Groupe de Chasse ou d’Escadre, virent aussi le jour. Il en fût de même partout en Europe, en Amérique, ainsi qu’en Russie.
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Voltige et combat aérien La Seconde Guerre Mondiale mis en sommeil une fois de plus, ces démonstrations aériennes. Mais les pilotes acquirent une expérience considérable dans le domaine du vol en patrouille serrée, et souvent à très basse altitude. Paradoxalement la voltige bien maîtrisée amène au combat aérien un plus indéniable, et en retour le combat aérien apporte au pilote une rigueur dans toutes les trajectoires et configurations de vol. L’après-guerre vit l’éclosion de Patrouilles Acrobatiques Militaires dans pratiquement toutes les Forces Aériennes du monde. En effet seuls les armées avaient les pilotes, les matériels, les capacités et les moyens de développer à nouveau ce genre d’activité aérienne qui avait toujours autant d’engouement auprès du public. Les Patrouilles Aériennes étaient les vitrines du savoir faire de chaque pays. L’ère des jets apporta à cette discipline son lot de nouveautés: des espaces et cadres de vol plus grands dus aux vitesses plus élevées, avions peints de couleurs vives rappelant leurs nationalités, des fumigènes multicolores soulignant des trajectoires innovantes, dans un bruit de réacteurs hurlants, et clouant sur place les spectateurs…. Une compétition acharnée se déroulait entre toutes ces grandes formations à chaque Meeting ou Rassemblement Internationaux. Chacune rivalisant de créativité et d’audace…..
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Plus de place à l'improvisation Le pilotage en vol de groupe, avions évoluant de 1 et 5 mètres les uns des autres selon les figures, amène son lot de difficultés que les pilotes doivent résoudre en permanence. En premier lieu pour conserver sa place, chaque pilote doit suivre une ligne rigoureuse par rapport à ses coéquipiers, par rapport à un point de repère sur l’avion qui le précède, par rapport à plusieurs points de repères selon la complexité des figures présentées. A cela s’ajoute les facteurs de charge, les fameux G, accélérations subient lors des évolutions serrées. Les configurations topologiques des terrains sur lesquels les Patrouilles évoluent. La météo avec parfois son lot de nuages bas, ou vent de travers. Des réglementations sévères selon les pays visités. Un coefficient de sécurité maximum vis à vis du public. Plus de place à l’improvisation et aux fantasques représentations des premières heures.
Pilotes de Patrouilles militaires ou civiles, dans les deux cas on retrouve une maîtrise du vol en groupe extraordinaire. Les pilotes militaires sont tous volontaires, et sélectionnés par l’ensemble de l’équipe déjà en place, selon leurs expériences, compétences, capacités et dons naturels pour le pilotage. Les pilotes civils ont les mêmes « obligations », mais doivent en plus fournir les avions, l’équipe technique, mais surtout posséder un certain « bagout » pour décrocher le sponsor qui leur permettra de pratiquer leur discipline durant les saisons des meetings.
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Un travail d'équipe Un travail et un entraînement intensif de tous les jours. Une discipline et une rigueur hors norme. Un travail d’équipe sans individualités, même pour les solos.
Malheureusement
aujourd’hui de nombreuses restrictions budgétaires ont eu raison de
certaines de ces grandes Patrouilles. Seules restent celles des pays qui
assurent encore la maintenance de ces unités d’élites, par tradition aéronautique
et au prix de gros efforts pour les plus petits. Le
sponsoring de son côté a réussi à mettre en vol de nombreuses petites
Patrouilles civiles à travers le monde, évoluant sur avions à hélice
moins gourmands, et depuis peu sur avions à réaction de puissance
raisonnable. Souvent
d’ailleurs les pilotes de ces Patrouilles sont d’anciens pilotes
militaires ayant évolués au sein de leurs grandes sœurs, apportant
ainsi leurs expériences et la garantie d’un spectacle qui n’a rien a
envier aux formations militaires. Dans
tous les cieux il y aura toujours, quelques soient les Hommes, les
machines et les cocardes, des Patrouilles qui garantiront et préserveront
les esprits de liberté, de conquête et de spectacle de leurs
Anciens. Et bien qu’il n’y ait plus à ce jour une forme de compétitivité
quelconque entre elles, elles porteront toujours haut, et peindront de
leurs fumées, les couleurs de leurs Nationalités.
Elles garderont aussi toujours en elles, l’esprit de sacrifice aussi bien professionnel que personnel, pour rejoindre cette perfection et cette excellence qu’est la Patrouille Acrobatique.
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Sources
et documentations : Patrimoine
de l’Aviation Française / Editions FLOHIC Patrouilles
du Monde / K.TOKUNAGA Patrouille
de France / SIRPA-AIR Aviation : 1 siècle de légende / R.G.GRANT Crédits
photos : Laert GOUVEA, RED BARON, John DIBBS, Vincent BERTIN, Armée Air. |
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