FOKKER DR.1                                               Marc Llopis

 

 

 

Un certain Rheinhold Platz

Le Fokker DR 1 conçu et réalisé en un temps record par Rheinhold Platz, un constructeur d'avions autodidacte à partir de quelques vagues indications données par son chef, Anthony Fokker.

Né à Cottbus en 1886, Platz avait été embauché en 1913 comme soudeur dans les ateliers de Fokker. En quelques années, il accumula une solide expérience : successivement chaudronnier, dessinateur, spécialiste des essais de résistance des structures, responsable de la production, il devint finalement le chef du bureau d'études.

Son patron était Anthony Fokker, né à Haarlem, aux Pays-Bas, en 1890, et qui s'était rendu en Allemagne en 1910 pour suivre l'enseignement de l'Institut Technique de Bingen. Très vite, il se tourna vers la toute jeune industrie aéronautique. Il s'était initié tout seul à l'art délicat du pilotage et se lança dans la construction de quelques prototypes, sans grands résultats d'ailleurs, ses disposi­tions naturelles en firent un pilote d'essais de classe exceptionnelle. Les succès remportés par ses chas­seurs monoplans de la série E, après quelques maladies de jeunesse, firent d'Anthony Fokker l'un des plus célèbres constructeurs d'avions de la guerre, et lui permirent de se créer un véritable empire dans l'industrie aéronautique.  

 

Fokker DR.1 " type Baron Rouge "

 Fokker DR.1 " type Baron Rouge " 

Spécifications du DR.1

Le Fokker DR 1 répondait à des spécifications établies par l' » Inspektion der Fliegertruppen » pour la réalisation d'un triplan de chasse capable de reprendre aux Alliés la supériorité aérienne que ceux-ci avaient reconquise sur les monoplans Fokker et sur les Albatros avec les chasseurs Spad VII et le triplan Sopwith.

Cette formule permettait de réaliser des appareils légers et compacts, donc très mania­bles. Pour le DR 1, le choix du moteur bénéfi­cia d'une heureuse inspiration. Ce moteur rotatif à 9 cylindres de 110 CV, baptisé Thulin, était la version construite sous licence par la Suède du moteur français Le Rhône, à la fois léger et fiable, quoiqu'un peu gourmand en carburant et plus encore en lubrifiant. Les Alle­mands, pour mettre leurs fournisseurs à l'abri d'ennuis diplomatiques, apposaient sur chaque moteur une plaquette métallique portant l'indication « Beute », c'est-à-dire prise de guerre !

Selon la technique habituelle chez Fokker, le fuselage du DR 1 était fait d'un bâti de tubes d'acier soudés entre eux et revêtus de toile, tandis que les trois ailes, monobloc sans dièdre,formaient une solide structure de bois entoilé et que l'empennage avait lui aussi une ossature de tubes d'acier recouverte de toile. L'axe du train d'atterrissage était noyé dans un carénage aérodynamique pour augmenter la portance déjà remarquable de l'aéronef. L'hélice, d'un diamètre de 2,62 m, lui donnait des performances exceptionnelles de montée aux basses et moyennes altitudes. Quant aux gouvernes de profondeur, de direction et de gauchissement, elles étaient compensées.

L'aérodynamique du DR 1 était notablement plus fine que celle de ses adversaires et contribua largement à en faire un chasseur redoutable par sa maniabilité en combat tournoyant.  

 

 

 

Fokker DR.1 camouflé

 Fokker DR.1 camouflé 

 

Armement et performances 

L'armement du triplan Fokker était lui aussi de grande qualité : deux mitrailleuses « Spandau » (du nom de la ville où se trouvait la fabrique) LMG08/15 de 7,92mm, alimen­tées chacune avec 500 cartouches, qui tiraient à travers le disque de l'hélice grâce à un sys­tème de synchronisation.

En revanche les performances du DR 1 étaient modestes en vitesse pure et elles s'effondraient rapidement en altitude. Le pla­fond pratique du triplan n'excédait pas 4 000 mètres et ce fut l'une des raisons de la briè­veté de sa carrière opérationnelle. Entré en service à la fin août 1917, il fut en effet retiré des unités de première ligne du front occidental dès le mois de mai 1918. Les tentatives d'amélio­ration de ses performances en altitude échouè­rent alors l'une après l'autre.

Le poste de pilotage était très exigu, voire incommode pour un homme de corpulence normale. En outre, les mitrailleuses étaient montées de façon telle que le pilote puisse intervenir de sa place en cas d'enrayage, c'est-à-dire que l'arrière des pièces se trouvait juste devant son visage, ce qui présentait un réel danger en cas d'atterrissage accidentel.

Les commandes se réduisaient au manche, au palonnier, à la manette des gaz, au sélecteur d'allumage et à la commande de tir. Le manche était agencé de manière que le pilote puisse tout faire en le tenant des deux mains. Pour cela, on y avait fixé une manette des gaz auxiliaire reliée à la manette principale et à la détente actionnant les mitrailleuses. L'instru­mentation était sommaire : un compas, un compte-tours, des jauges à carburant et à lubrifiant et un compteur des coups tirés.

 

Les 2 mitrailleuses Spandau de 7,92 mm

 Les 2 mitrailleuses Spandau de 7,92 mm 

Débuts opérationnels

En dépit des brillants succès de von Richthofen et de ses camarades, les débuts du DR 1 furent difficiles : deux accidents par rupture structurale les 28 et 31 octobre 1917, trois autres entre février et mai 1918. Le constructeur fut sommé d'améliorer sa technique de fabrication et de procé­der à des contrôles de fabrication plus rigoureux. Au total, le Fokker DR 1 ne fut construit qu'à 320 exemplaires.

Les deux premiers exemplaires du DR 1 furent livrés le 21 août 1917 au Jagdgeschwader 1 basé à Courtrai sous le commandement du fameux Manfred von Richthofen. En quelques jours, lui et son équipier, le tout jeune Werner Voss, s'adjugèrent une série impressionnante de victoires. Par la suite, le DR 1 devint l'avion d'armes de nombreux « Jasta », dont le n" 2, le Jasta « Boelcke » du nom du grand as qui l'avait formé, et les Jasta 4, 5, 6, 10, 12, 15, 17, 26, 27, 32 et 36. Il servit dans les uni­tés de la défense aérienne du territoire après son retrait du front, et quelques exemplaires furent affectés aux écoles de chasse après rem­placement du moteur Thulin par un Goebel Goe I à 7 cylindres de 110 CV.

En dépit de la fragilité de sa structure, le triplan Fokker était très apprécié par les pilotes de chasse allemands. Même après les graves accidents d'octobre 1917, ils furent nombreux à insister pour continuer à voler dessus, tant sa réputation avait été solidement établie par les plus grands as, Manfred von Richthofen, Werner Voss, Lothar von Richthofen, Ernst Udet et bien d'autres.

 

Source : Connaissance de l’histoire HACHETTE  

 

vue arrière du fuselage du Fokker DR.1

  vue arrière du fuselage du Fokker DR.1 

 

Le fuselage du Fokker DR.1 102/17

 Le fuselage du Fokker DR.1 102/17 

Fokker DR.1 sous les couleurs de Kempf

 Fokker DR.1 sous les couleurs de Kempf 

 

 

 

 Retour à la page d'accueil ..... Home ... Merci de votre visite et n' oubliez pas de mettre notre site dans vos favoris .... Merci Accueil       Nos coordonnées afin de nous contacter ou de nous rejoindre .... All about Groupe AéronefsPrésentation        Sommaire du site .... Summary ...Plan du site        Les petites annonces ... vendre et acheter ....Classified ads .... buy and salePetites annonces       Nous contacter .... Send us a email ...Contact         Liens ... Links about aviation and friendly web siteLiens